Je ne suis pas homme à écrire un ouvrage après avoir construit un plan détaillé des péripéties de mon, de mes personnages, je ne suis même pas homme à passer une journée à écrire sans changer mille fois d'activités. J'écris au fil de l'eau, au fil du cours de mes pensées depuis toujours. Au cours de ma scolarité cela me posait problème, m'offrant quelques notes à un seul chiffre lors des dissertations et autres rédactions demandées par des professeurs que je devine maintenant des architectes convaincus (je suis un indécrottable jardinier, voir l'article ici) Le temps passant, l'âge et la connaissance de mon processus d'écriture avançant je me découvre plus que jardinier.
Je suis, à n'en pas douter, d'une troisième espèce, celle des navigateurs fous (oui je viens de l'inventer). Lorsque je commence à écrire une nouvelle histoire je n'ai qu'un point de départ. Ce peut être un nom, un titre, une image, parfois même un simple mot découvert au fil des vieux dictionnaires. Un déclic alors se produit et je sens les feux de l'inspiration naître. Je prends le stylo ou le clavier, selon ma proximité avec mon ordinateur et je commence à rédiger. Je peux écrire dix pages comme une demi-ligne, j'écris au fil de l'eau jusqu'à ce que les sirènes d'autres pensées détournent mon attention. Mon esprit et ma plume ont besoin de passer d'une tâche à l'autre en permanence. J'ai commencé cette session d'écriture avant 8:00 puis je me suis arrêté poster sur mes réseaux (Mastodon et Pixelfed) un court texte qui m'est venu en tête en apercevant une illustration. Cela fait je repris mon manuscrit pour quelques lignes avant de l'abandonner pour rédiger cet article que tu es en train de lire. Je reprendrai l'écriture de La boussole des fous juste après.
Je navigue sans cesse au fil de mes pensées parfois totalement anarchiques, rebondissant de lien en lien sans aucun contrôle de ma part. Cela pourrait grandement changer mes écrits, et cela le fait. Un plan même simple, même à peine esquissé est pour moi une prison dont je dois m'échapper à tout prix. Je ne crée pas les aventures de mes héros, je les suis de loin et conte ce qu'ils vivent. Je ne sais jamais où ils vont m'entraîner ni dans quelle folle aventure je vais m'embarquer. Je navigue au fil de l'eau sur les torrents de leurs aventures. Ainsi je me sens libre, ainsi je prends infiniment plaisir à écrire et à créer. J'aime et je chéris cette liberté totale de création et je la défendrai toujours.
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